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Session 07 (January 26): Book talk by Pierre Birnbaum: Marcel Proust - l'adieu au monde juif

January 26 (5pm, CET time). The event will be held in a hybrid format at Sciences Po Paris (13 Rue de l'Université salle/room K008 and on Zoom)

Published onJan 11, 2023
Session 07 (January 26): Book talk by Pierre Birnbaum: Marcel Proust - l'adieu au monde juif

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A leading expert on the sociology of the state and the relation between Jews and the state, professor Pierre Birnbaum will present his most recent book “Marcel Proust - l’adieu au monde juif”

Marcel Proust travelled between his two sides, the jewish one from his mother and the catholic one from his father. Finally, the father side led Proust outside the jewish world even if the memory of his jewish past remained vivid. Pierre Birnbaum has thorough researched the numerous personal letters where Proust’s Catholicism stands out. Moreover, Proust criticizes the secularization process (laïcité) and what it entails, i.e. the opening of the public space and the State to the Jews. Oddly so, he is a friend of the worst antisemites like Maurice Barres, Léon Daudet or Charles Maurras even if he condemns their nationalist stance, and he stands on the side of Dreyfus almost reluctantly. Proust is a person lost in his own contradictions, who remained almost a stranger as he wrote la Recherche putting himself in the position of an observer, a quasi sociologist admitted but still excluded from the aristocratic world he had so much worshipped.

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Cent ans après la mort de Marcel Proust, le 18 novembre 1922, on n’en finit pas de dénombrer ses contradictions, ses ambiguïtés et ses équivoques. Proust est catholique – « j’aime le catholicisme et je veux l’aimer » – tout en défendant les Juifs ; il se moque de l’antisémitisme, mais fait parfois sien le vocabulaire de Drumont ; se présente comme un « ardent dreyfusard », mais se métamorphose au cours de l’affaire et après son dénouement en un dreyfusard « désenchanté ». S’il condamne le nationalisme de ses amis antisémites comme Léon Daudet ou Maurice Barrés qui taisent sa judéité, il admire sans réserve ou presque leurs œuvres littéraires. Conservateur dans l’âme, fasciné par l’aristocratie, hostile au socialisme et à toute forme de bouleversement social, il demeure aussi sensible, par « atavisme » familial, à l’univers yiddish ou à certains rituels de la vie juive tout en faisant siens les codes culturels, les croyances et les manières de vivre des salons de la haute société chrétienne. C’est alors l’image d’un Juif non-juif qui se dessine.

Pierre Birnbaum entreprend de raconter et de déplier ces ambiguïtés, en suivant pour la première fois l’immense correspondance de Proust en la replaçant dans son contexte politique – de l’affaire Dreyfus à la loi de séparation de l’Église et de l’État jusqu’à la Première guerre mondiale. Loin des personnages de la Recherche, c’est Proust qui révèle ses partis pris.

Pierre Birnbaum, professeur émérite de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est spécialiste de l’histoire de la IIIe République et des Juifs d’État. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Les Fous de la République. Histoire politique des Juifs d’État, de Gambetta à Vichy (Fayard, 1992 ; Points, 1994) et Léon Blum. Un portrait (Seuil, 2016 ; Points, 2017).

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